La colonisation
La conquête de l'Algérie
Contrairement au Maroc et à la Tunisie, la conquête de l’Algérie fut longue. Les Français l'ont soumise village après village, alors qu'il leur a suffi de signer quelques accords (d'État à État) pour imposer un protectorat au Maroc et à la Tunisie.
Le 30 avril 1827, Hussein, le dey d'Alger, porte trois coups de chasse-mouches sur la tête du consul de France, venue à Alger régler une vieille affaire de dettes entre Alger, Paris et des commerçants juifs de Livourne. Cette incident diplomatique sera repris comme prétexte à une intervention militaire par Charles X soucieux de redorer l'image de la France à l'étranger et de renforcer l'autorité royale en France.
À l’exception de la Grande-Bretagne, les puissances européennes donnèrent leur accord, car l’expédition française leur permettait de se débarrasser des corsaires barbaresques qui dévastaient et pillaient régulièrement le Sud de l'Europe. Entre le 11 et le 18 mai 1830, quelque 37 000 hommes répartis dans 675 bâtiments affrété par l'entreprise Sellière , c’est-à-dire toute la marine française de l’époque, embarquèrent pour conquérir la bande côtière alors appelée Barbarie, par la suite unifiée sous le nom d'Algérie. Le débarquement eut lieu le 14 juin 1830 à Sidi-Ferruch et, le 5 juillet, les troupes françaises du général de Bourmont firent leur entrée dans la forteresse d’Alger.
La France se heurte à l'ouest à l’émir Abd el-Kader et à l'est aux tribus berbères dont celles de Kabylie menées par Lalla Fatma N'Soumer. La France entament des négociations avec l’émir Abd el-Kader en 1834 et en 1837, date à laquelle est signé le "traité de Tafna". Mais en 1839, soutenue par le sultan du Maroc, Abd el-Kader déclare la guerre à la France considérant l'expédition aux "Portes de fer" (dans la chaîne des Bibans en Kabylie) par l'armée française comme une violation de traité. En mai 1843, la smala et le fameux trésor d'Abd el-Kader sont aux mains des français.
En 1847, Abd el-Kader déposa les armes et se rendit, l'armée française d'Afrique contrôle alors tout le nord-ouest de l'Algérie. Entre 1849 et 1852, la domination française s'étend à la Petite Kabylie et au Mzab. En juillet 1857, les dernières tribus de Grande Kabylie se rendent, la capture de la maraboute Lalla Fatma N'Soumer met un terme à la résistance. La conquête de l'Algérie est achevée.
La Colonisation française
Les Français ont adjoint à l'Algérie des territoires, ont construit des routes, des hôpitaux, des écoles, des villes modernes, comme Alger, ils ont fait venir des colons pour exploiter les terres et les musulmans afin de lancer la machine économique de l’empire français. Les habitants originaux de l’Algérie étaient sous le diktat d’une politique d’indigénat, pauvreté, maladies, chômage, surexploitation. A la marge de la société leur culture, religion et langue étaient exclues.
Les colons et certains immigrés français purent dominer la société algérienne et imposer leur langue qui devint quasi exclusive dans l'administration, l'enseignement et l'affichage. En 1930, le gouvernement colonial célébra avec faste le Centenaire de l'Algérie française. Pendant que des Français et autres Européens d'Algérie occupaient les villes et les meilleures terres, disposaient d'écoles, de routes et de services publics efficaces, la vaste majorité des Algériens vivaient dans des conditions misérables sans accès aux soins de santé ni à l'éducation, pourtant obligatoire et gratuite selon la loi française.
Le 8 mai 1945 ont lieu des manifestations d'algériens dans plusieurs villes de l'Est du pays (le Constantinois) pour fêter la victoire et réclamer l'indépendance de l'Algérie. A Sétif, la manifestation tourne à l'émeute : 27 européens (103 au total dans les jours suivants) sont assassinés. La répression est d'une extrême brutalité : officiellement, elle fait 1 500 morts parmi les musulmans, en réalité de 10 000 à 45 000. (lire l'article Massacre de Sétif)